Skip to main content

Soudan du Sud : La justice est essentielle pour endiguer la violence

Le gouvernement devrait poursuivre les responsables des violences inter-ethniques en s’appuyant sur une commission d’enquête internationale

(New York, le 10 février 2012) – Le Soudan du Sud devrait de toute urgence mener une enquête rigoureuse et indépendante sur les violentes attaques inter-ethniques survenues dans l'État de Jonglei, et arrêter et juger les personnes identifiées comme responsables, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Pour l’aider cette tâche, le gouvernement devrait selon Human Rights Watch demander à l'Organisation des Nations Unies et aux organisations régionales africaines à établir rapidement une commission d'enquête.

« Pour endiguer ce terrible cycle de la violence, les individus responsables doivent être tenus de rendre des comptes », a souligné Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch.

Depuis le début du mois de janvier, le gouvernement a promis à maintes reprises d’enquêter sur les attaques et de traduire leurs auteurs en justice, mais aucun progrès visible n'a été noté, qu’il s’agisse d’enquêtes ou d'arrestations. Afin d'aider le gouvernement sud-soudanais dans ces démarches, Human Rights Watch recommande que le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, nomme une commission d'enquête composée de divers experts, originaires du Soudan du Sud et d’autres pays, et appuyée par l'Union africaine.

Le 23 décembre 2011, selon l’estimation de l’ONU, près de 8.000 hommes armés – pour la plupart des membres de l’ethnie Lou Nuer venus de villages situés dans le centre de l'État de Jonglei – ont attaqué la ville de Likwongole et d’autres communautés habitées majoritairement par des membres de l’ethnie Murle dans l’est de cet État. Les assaillants ont incendié et pillé des maisons, tué et blessé de nombreuses personnes par balle et à coups de machette, de couteau et de bâton, enlevé des femmes et des enfants, volé des centaines de milliers de bovins, et contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir leurs maisons et se réfugier dans la brousse.

Le nombre de morts et l'impact total sur les communautés restent encore à déterminer. Des dirigeants de l’ethnie Murle ont signalé que plus de 3.000 personnes ont été tuées, alors que les observateurs des Nations Unies n'ont pu confirmer qu'une fraction de ce chiffre et n'ont pas publié à ce jour une estimation totale du nombre de morts.

Au début de mois de janvier, le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, s’était engagé à « tout mettre en œuvre pour que les personnes impliquées dans ces attaques soient identifiées et traduites en justice » ; le porte-parole du gouvernement, le Dr Barnaba Marial, avait indiqué que le gouvernement comptait mettre en place une commission d'enquête afin d’arrêter les auteurs de ces crimes. Toutefois, à ce jour, Human Rights Watch n’est au courant d’aucune arrestation liée aux violences.

Entretemps, des membres de l’ethnie Murle ont mené des attaques en guise de représailles en janvier et en février, et le 4 février, un groupe dénommé « Armée blanche des Dinka et Nuer » (Nuer and Dinka White Army) a annoncé qu’une offensive baptisée « Opération Tempête de la Savane »  (Operation Savannah Storm) débutera le 1er mars.  

Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici

Your tax deductible gift can help stop human rights violations and save lives around the world.

Région/Pays