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Yémen : Les attaques mortelles contre des civils constituent une violation de la résolution adoptée par l'ONU

Le Conseil de sécurité devrait geler les avoirs du président Saleh et d’autres hauts fonctionnaires

(New York, le 25 novembre 2011) - Les troupes yéménites semblent avoir tué illégalement 35 civils dans la ville de Taizz depuis l’adoption par le  Conseil de sécurité des Nations Unies, le 21 octobre, d’une résolution interdisant toute attaque contre la population civile au Yémen, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. La plupart de ces civils ont été tués lors de bombardements d'artillerie par l'armée yéménite qui ont frappé sans discernement des maisons, un hôpital, et une place publique où de nombreux manifestants étaient rassemblés, selon des témoignages recueillis par Human Rights Watch.

Le Conseil de sécurité devrait selon Human Rights Watch imposer un gel des avoirs et une interdiction de voyager visant le président Ali Abdallah Saleh et d'autres hauts fonctionnaires yéménites portant la responsabilité de ces morts, et de précédentes attaques à l’encontre de civils,  lorsqu’il se réunira le 28 novembre pour  discuter de la crise au Yémen. Le Conseil de sécurité devrait également rejeter la clause d’immunité incluse dans l’accord signé par Saleh le 23 novembre dans la capitale saoudienne Riyad. Cette clause garantirait au président Saleh ainsi qu’à d'autres hauts fonctionnaires yéménites l'immunité pour toute violation grave des droits humains et du droit international humanitaire, en contrepartie de la promesse de Saleh de démissionner.

« Les bombardements aveugles menés par l'armée à Taizz démontrent le mépris éhonté du président Saleh à l’égard de la vie des civils yéménites, jusqu'au moment même de sa signature d’un accord sur le transfert de pouvoir », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Cette signature n’étant valable que si elle est suivie d’actions concrètes sur le terrain, les gouvernements étrangers et le Conseil de sécurité devraient imposer des sanctions ciblées jusqu'à la cessation de toute attaque illégale et tenir les autorités yéménites responsables de tels actes. »

Par le biais de la Résolution 2014 adoptée le 21 octobre, le Conseil de sécurité des Nations Unies a appelé le gouvernement Saleh à mettre fin immédiatement aux violations des droits humains au Yémen, y compris les attaques contre les civils perpétrées par les forces de sécurité, et a exhorté Saleh à céder le pouvoir en vertu d'un accord négocié par le Conseil de coopération du Golfe (Gulf Cooperation Council, CGC).

Le président Saleh a signé le pacte élaboré par le CCG le 23 novembre, mais n'a pas encore quitté ses fonctions. Ce pacte garantirait à Saleh l'immunité en échange de sa promesse de renoncer au pouvoir, mais cette clause contrevient à l’article 2 de la Résolution 2014, selon lequel le Conseil de sécurité « insiste pour que tous les responsables des violences et violations des droits de l’homme répondent de leurs actes ».

Le 28 novembre, l'émissaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar, présentera au Conseil de sécurité ses constats au sujet de l’évolution de la situation dans ce pays.

Human Rights Watch a mené en novembre une enquête dans les zones bombardées à Taizz, une ville située à environ 250 kilomètres au sud de la capitale, Sanaa. Taizz a été l’un des principaux sites des manifestations en majorité pacifiques qui ont débuté en février 2011 et se sont déroulées à travers le Yémen pour protester contre les 33 ans de règne de Saleh. À Taizz, Human Rights Watch a interrogé près de 50 personnes au sujet des récentes attaques – des témoins, des militants des droits humains, ainsi que des employés d’hôpitaux..

Human Rights Watch a constaté que la majorité, voire la totalité des 35 décès de civils survenus depuis le 21 octobre ont été causés par des bombardements aveugles par des unités de l’armée yéménite, en violation des lois de la guerre.

Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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