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Syrie : Il faut enquêter sur le rôle éventuel de l’État dans la décapitation d’une jeune femme

Les enlèvements et les meurtres de détenus, dont le frère de cette femme, se multiplient à Homs

05.10.11 Mise à jour :  Human Rights Watch et Amnesty International ont émis une déclaration conjointe suite à la diffusion par la télévision syrienne d'une interview avec une jeune femme qui a affirmé être Zaynab Al-Hosni.

(New York, le 28 septembre 2011) - Le meurtre et la mutilation par des inconnus de Zaynab Al-Hosni, une jeune femme syrienne âgée de 18 ans, mettent en évidence l’urgente nécessité pour le Conseil de sécurité des Nations Unies d’exiger l’accès nécessaire à la Syrie pour y mener une enquête internationale sur les nombreux meurtres et actes de torture, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Zaynab, dont les frères sont actifs dans les manifestations anti-gouvernementales, avait disparu à la fin de juillet après être sortie pour acheter des médicaments pour sa mère. Les autorités syriennes ont remis son corps démembré à sa famille le 17 septembre, sans fournir aucune information sur les circonstances de son meurtre, et ont forcé sa mère à signer un document selon lequel des  « gangs armés » auraient tué la jeune femme.

En outre, le 10 septembre, les forces de sécurité ont blessé par balle puis arrêté le frère de Zaynab, Muhammad, 25 ans, dans le quartier de Bab Sba'a dans la ville de Homs. Le 14 septembre, ils ont remis à sa famille son corps sans vie, qui portait des traces de blessures par balle au bras, à la tête et la poitrine. Or des amis qui étaient avec lui le 10 septembre ont affirmé à sa famille qu'il n’avait été atteint que par une balle dans le bras au moment de son arrestation.

« Les forces de sécurité syriennes ont soit tué et mutilé Zaynab Al-Hosni, soit choisi de fermer les yeux sur les meurtres atroces de militants anti-gouvernementaux et de leurs proches par des gangs », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch. « Dans un cas comme dans l’autre, le gouvernement de Bachar al-Assad est en train de perpétuer un climat de terreur en Syrie et d’attiser les flammes de la méfiance mutuelle entre diverses sectes. »

Les décès dans la famille Al-Hosni s’inscrivent dans le cadre d'une tendance inquiétante en Syrie selon laquelle des assaillants – dans certains cas non identifiés et dans d’autres cas appartenant aux forces de sécurité -  enlèvent des personnes dans des quartiers connus pour leur opposition au gouvernement et les font « disparaître », jusqu'au jour où leur famille reçoit un appel, généralement d'un hôpital public du quartier, demandant que l’on vienne récupérer le corps de la personne disparue.

Le 23 août, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a décidé de créer une commission d'enquête indépendante afin d’enquêter sur diverses allégations de violations des droits humains en Syrie, « notamment celles qui pourraient constituer des crimes contre l'humanité ». L’expert brésilien Sergio Pinheiro a été nommé président de cette commission, qui doit remettre son rapport au Conseil « dès que possible », et au plus tard à la fin du mois de novembre. Le gouvernement syrien avait auparavant refusé aux membres d’une précédente mission d'enquête de l’ONU l’accès au pays.

Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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