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Syrie : Arrestations ciblées de militants des droits humains à travers le pays

Les membres des familles et les voisins d’opposants sont également visés par cette tentative de reconstruire un « mur de la peur »

(New York, le 15 mai 2011) - Les forces de sécurité syriennes continuent de mener une campagne d'arrestations arbitraires et d'intimidation contre les militants des droits humains et activistes politiques dans tout le pays, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.  La plupart des détenus sont incarcérés dans des lieux secrets où ils sont contraints à signer des déclarations les engageant à ne plus prendre part à aucune manifestation, et dans certains cas, torturés.

« Les dirigeants de la Syrie parlent d'une guerre contre les terroristes, mais ce que nous voyons sur le terrain est en fait une guerre contre des Syriens ordinaires - des avocats, des militants des droits humains et des étudiants - qui ne font qu'appeler à des réformes démocratiques dans leur pays », a commenté Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « La loi d'urgence a en théorie été levée en Syrie, mais dans la pratique la répression demeure la règle dans les rues du pays. »

Human Rights Watch a exhorté les autorités syriennes à révéler immédiatement le lieu où sont incarcérés les militants récemment arrêtés, à garantir qu'ils ne sont et ne seront pas maltraités, et à libérer tous les  détenus qui n'ont fait qu'exercer leurs droits fondamentaux à la liberté d'expression et d'association.

Dans certains cas, les forces de sécurité ont arrêté des membres des familles d'opposants, ou leurs voisins, afin de faire pression sur les activistes.

Parmi les personnes récemment arrêtées par les forces de sécurité syriennes figurent Catherine al-Talli, une avocate âgée de 32 ans spécialisée dans les droits humains, interpellée à Berzé (banlieue de Damas) le 13 mai vers 18 heures ; Mohammad Najati Tayyara, un éminent militant des droits humains arrêté à Homs le 12 mai ; Wael Hamadeh, un activiste politique qui est aussi le mari de l'éminente militante des droits humains Razan Zeitouneh, arrêté le 11 mai ; et Abdel Rahman, le frere cadet de Razan Zeitouneh, age de 20 ans, arrete le 30 avril.

Les forces de sécurité ont également arrêté neuf personnes ayant participé à un sit-in pacifique sur la place Arnous Square, dans le centre de Damas, le 10 mai. Deux d'entre elles, le dermatologue Dr Mazen al-Sayyid et l'étudiant Ahmad al-Qattan, ont été relâchées. Deux autre hommes, Jalal Nofal (un psychologue) et Ammar Ayruka, ont été formellement accusés de provoquer une émeute ; selon leur avocat, ces deux hommes avaient le visage tuméfié et exhibaient d'autres traces de torture. On est sans nouvelles des cinq autres personnes détenues à la suite du sit-in : Ammar Dayoub, Mohannad Amin Hussein, Ali Omar, Omar al-Katib, ainsi que Malak al-Shanawani, une militante des droits des femmes qui avait été précédemment arrêtée à son bureau le 10 avril après avoir participé à des manifestions, puis provisoirement relâchée.

« Derrière les promesses creuses et les belles paroles sur un dialogue national, l'on aperçoit une campagne systématique visant à reconstruire le mur de la peur en Syrie avec un seul but : permettre au clan Assad de conserver son emprise absolue sur le pouvoir », a observé Sarah Leah Whitson.

Pour lire l'intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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