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Yémen : Les autorités doivent mettre fin aux attaques contre des manifestants pacifiques

Des représentants de l'État ont facilité des agressions brutales dans plusieurs villes du pays

(Sanaa, le 5 mars 2011) - Des représentants locaux du gouvernement yéménite et des forces de sécurité dans des villes éloignées de la capitale, Sanaa, ont soit facilité des attaques par des bandes armées contre des manifestants pacifiques, soit permis qu'elles se déroulent, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Des gangs armés scandant des slogans pro-gouvernementaux ont blessé plus de 30 manifestants lors de deux attaques les 2 et 3 mars.

Le jeudi 3 mars, des groupes d'hommes armés ont ouvert le feu sur des manifestants qui réclamaient la démission du président Ali Abdullah Saleh à Al-Baïda, une ville située dans le centre du Yémen. Ces tirs ont fait au moins cinq blessés, selon des témoignages recueillis par Human Rights Watch. Certains activistes ont allégué que des fonctionnaires locaux avaient recruté les hommes armés. La veille, les forces de sécurité se sont abstenues d'intervenir lors d'une autre attaque violente contre des personnes qui manifestaient pacifiquement dans la ville portuaire d'Al-Hudaida, dans l'ouest du pays. Selon des témoins, une vingtaine de personnes ont été blessées à coups de poignard et par des tirs de pierres à l'heure de la prière.

« Alors que des manifestations pour la plupart pacifiques ont pu se dérouler à Sanaa, les autorités yéménites ont soit encouragé, soit autorisé de violentes agressions contre des manifestants dans des villes éloignées de la capitale », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Les gouvernements de la région et au-delà qui prétendent soutenir les efforts de réforme démocratique au Yémen devraient exhorter le président Saleh à mettre immédiatement un terme à ces attaques brutales. »

Le 23 février, le président Saleh avait promis que les forces de sécurité permettraient la tenue de manifestations pacifiques et empêcheraient toute attaque contre des manifestants. Cette annonce a été suivie de manifestations pour l'essentiel pacifiques et ouvertes aux journalistes dans la capitale, Sanaa. Ce n'a pas été le cas ni à Al-Baïda ni à Al-Hudaida, quatrième ville du pays.

En outre, selon des informations publiées par des médias yemenites et internationaux (mais que Human Rights Watch n'a pas été en mesure de confirmer indépendamment), des soldats yéménites ont ouvert le feu sur des manifestants à Harf Sufyan, dans le nord du pays, le vendredi 4 mars. Ces tirs auraient fait au moins deux morts et sept blessés.

Human Rights Watch a appelé les autorités yéménites à mettre immédiatement un terme à ces diverses attaques, à ordonner l'ouverture d'enquêtes impartiales à leur sujet, et à s'assurer de la traduction en justice de toute personne responsable de ces actes.

Pour lire l'intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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