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Burundi : les protections des droits humains en danger sous le nouveau gouvernement

Tortures et exécutions sommaires documentées dans la guerre actuelle

L’élection d’un nouveau gouvernement au Burundi n’a pas mis fin aux violations des droits humains commises par toutes les parties engagées dans la guerre civile brutale de ce pays, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

Human Rights Watch a documenté des tortures et des exécutions sommaires dans la guerre en cours, dans un nouveau rapport intitulé Burundi : faux pas dans un moment crucial.

“Le conflit armé au Burundi ne peut excuser les tortures et les exécutions sommaires,” a déclaré Alison Des Forges, conseillère senior à la Division Afrique de Human Rights Watch. “Le gouvernement tout comme les rebelles doivent se conformer à leurs obligations dans le cadre du droit international de traiter humainement toute personne en détention.”

Le rapport fait état de cas où les soldats burundais ont exécuté sommairement cinq civils et torturé d’autres civils qu’ils soupçonnaient de collaborer avec le dernier groupe rebelle actif, les Forces de Libération Nationale (FNL).

Human Rights Watch décrit également des cas où des agents des services de renseignements, connus comme Documentation Nationale, ont gardé en détention plus de cinquante civils au mépris des procédures légales et ont torturé certains d’entre eux pendant leur détention. Les agents de renseignements ont appréhendé des civils et des personnes soupçonnées d’être des rebelles à Kinama, une zone où le FNL est parfois actif et où les candidats du Front pour la Démocratie au Burundi (Frodebu) ont récemment battu les candidats du Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD) lors d’élections locales. Quatre des détenus sont des responsables du Frodebu récemment élus ou leurs épouses. Des témoins à Kinama signalent que des combattants démobilisés des FDD sont maintenant armés et servent d’informateurs à la Documentation Nationale.

Le CNDD-FDD a remporté les élections nationales et locales dans de nombreuses parties du Burundi et domine le gouvernement mis en place au mois d’août. Le nouveau président élu, Pierre Nkurunziza, est un membre des CNDD-FDD et le Général Adolphe Nshimirimana, directeur des services de renseignements, combattait auparavant pour les FDD.

Les hostilités armées continuent entre les rebelles du FNL et le nouveau gouvernement, avec des escarmouches autour de la capitale de Bujumbura. Le rapport fait état du meurtre perpétré par le FNL contre quatre civils qui occupaient des postes au sein du gouvernement ou qui étaient soupçonnés par les rebelles d’être liés d’une façon ou d’une autre aux autorités. Deux des victimes ont été décapitées et une troisième a eu un bras sectionné, mutilations pratiquées parfois par le FNL sur ses victimes.

Human Rights Watch s’adresse à la communauté internationale, et en particulier aux membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui se rendent aujourd’hui dans la région, pour qu’ils exhortent le gouvernement burundais à respecter le droit international et burundais et à garantir aux contrôleurs des Nations Unies pour les droits humains l’accès aux détenus soupçonnés de collaborer avec le FNL.

“Lorsque le nouveau gouvernement a pris le pouvoir au mois d’août, il a promis de protéger les droits humains,” a rappelé Des Forges. “Mais dans certaines parties du pays il ne remplit pas cette promesse.”

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