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Le gouvernement éthiopien doit cesser de persécuter violemment les étudiants de la région d'Oromiya, a vivement encouragé Human Rights Watch aujourd'hui.

Au cours des deux derniers mois, cinq étudiants ont été tués et des douzaines d'autres arrêtés alors que la police de l'état d'Oromiya dispersait violemment des marches pacifiques organisées par des lycéens protestant contre les politiques gouvernementales régionales. Human Rights Watch a également appelé le gouvernement éthiopien à libérer immédiatement tous les étudiants emprisonnés la semaine dernière dans la capitale éthiopienne, Addis Ababa, lors d'un rassemblement pacifique d'étudiants oromo.

"Tirer sur des étudiants sans armes constitue une utilisation honteuse du pouvoir du gouvernement," a déclaré Saman Zia-Zarifi, Directeur de la Division Liberté d'enseignement à Human Rights Watch. "Le gouvernement éthiopien doit enquêter sur les autorités responsables d'avoir tiré sur des étudiants et les poursuivre en justice."

La semaine dernière, la police à Addis Ababa a arrêté environ 200 étudiants appartenant à différents campus de l'université nationale. Certains ont été libérés après deux jours mais d'autres sont restés incarcérés. Selon les récits parus dans la presse locale, les étudiants avaient organisé une marche pacifique après le refus par le gouvernement régional, également basé à Addis Ababa, de répondre positivement à leur demande d'une réunion pour discuter de leurs inquiétudes concernant le sort de leurs collègues lycéens d'Oromiya.

En mars, des lycéens dans plusieurs villes d'Oromiya ont organisé des marches de protestation contre les politiques éducative et foncière du gouvernement régional. Les autorités de l'état ont déclaré les manifestations illégales. Dans la ville de Shambu, la police a ouvert le feu en utilisant des munitions à balles réelles lorsque les étudiants ont refusé de se disperser.

Le gouvernement régional a admis que deux lycéens étaient tombés sous les tirs de la police mais le Conseil éthiopien des droits humains (Ethiopian Human Rights Council), le principal groupe de surveillance des droits humains dans le pays, a déclaré dans son rapport sur les affrontements que cinq lycéens avaient été tués et qu'environ une douzaine d'autres avaient été blessés. Les autorités régionales ont également gardé en détention un certain nombre de lycéens et de professeurs. Des tirs et des blessés auraient également été dénombrés dans deux autres villes, Ambo et Kekemte.

Oromiya est l'état d'Ethiopie le plus vaste et le plus peuplé. La plupart de ses habitants sont des Oromo, le groupe ethnique le plus important d'Ethiopie. Les autorités des gouvernements fédéral et régional ont tendance à interpréter toute forme de contestation de leurs politiques comme étant orchestrée par le mouvement rebelle du Front pour la Libération des Oromo (Oromo Liberation Front, OLF), à la tête d'une lutte armée de dix ans pour l'autonomie de l'Oromiya.

Le gouvernement de l'état tout comme la police et l'armée fédérales ont un passé de répression et d'abus, visant principalement les intellectuels oromo et les chefs communautaires perçus comme favorables à l'OLF. Les réfugiés ayant fui vers les pays voisins au cours de la dernière décennie ont fait état, dans la région, d'un recours généralisé à la torture et aux exécutions extrajudiciaires.

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